Appel à communications
Journée d’études internationale
Quels corpus pour la recherche
en civilisation latino-américaine contemporaine
à l’ère du numérique ?
Le vendredi 13 septembre 2024
Campus de Paris Nanterre Université
CRIIA – GRECUN (UR études romanes)
Cette journée d’études internationale clôture un cycle de réflexion de deux années, mené au sein du GRECUN, autour des objets et des méthodologies de la recherche de ce qu’il est convenu d’appeler, en France, la « civilisation » latino-américaine, et sur la « civilisation » latino-américaine contemporaine plus spécifiquement[1]. Ces questionnements épistémologiques, dans la continuité de ceux portés par plusieurs collègues américanistes du Nord et du Sud ces dernières années[2], avaient pour objectif de mieux définir les contours de ce champ de recherche souvent incompris à l’étranger, où le terme « civilisationniste » est mal perçu, voire simplement inconnu.
Avec cette journée d’études, il s’agit de poursuivre la réflexion en mettant cette fois en lumière les matériaux bruts exploités par les « civilisationnistes », appelés aussi « sources primaires » ou « corpus », dans un contexte où les humanités numériques prennent de plus en plus de place dans nos activités de recherche. La journée d’études abordera donc la nature des corpus les plus pertinents en fonction des objets de recherche, en les observant dans leur diversité, des plus officiels aux plus informels et quotidiens. Il s’agira aussi de discuter des méthodologies et usages qui permettent de les exploiter. C’est ce double regard qui permettra de mieux saisir la spécificité de la recherche en civilisation aujourd’hui, la distinguant à cet égard – peut-être – d’autres approches disciplinaires telles que l’histoire[3], la sociologie, ou l’anthropologie, pour n’en citer que quelques-unes.
L’influence des nouvelles technologies sur les corpus sera au cœur des échanges. Que les corpus soient des textes, des images fixes ou animées, des vidéos, des musiques, des chants, des œuvres d’art, des voix ou des objets, ils sont souvent aussi numérisés, transférés, transformés. Ils sont aussi adaptés en fonction des réseaux sociaux, des plateformes ou autres supports numériques par lesquels ils nous parviennent. Que deviennent les sources primaires dans ces processus ? Dans ce domaine, il conviendra aussi de s’interroger sur l’étendue de la numérisation de ces sources en Amérique latine, et notamment les sources culturelles, en comparaison de ce qui se fait dans les pays européens. Quels corpus sont numérisés ? Lesquels ne le sont pas ?
Enfin, ces transformations supposent de nouvelles matérialités qui modifient aussi nos regards, nos usages et nos méthodes d’analyse. Un dernier axe permettra d’échanger sur les résultats de notre action sur ces corpus. Le plus souvent, ces corpus sont déposés sur d’autres plateformes comme celles qui existent dans le cadre de la science ouverte, cette fois à destination d’un public d’experts. Lors de cette étape, le rôle du chercheur soulève des enjeux qu’il faut aussi prendre en compte[4]. D’autres résultats émanent de certains projets de « recherche-action » qui donnent une nouvelle vie à ces corpus, en les plaçant dans d’autres espaces numériques, grâce à des dispositifs de médiation culturelle par exemple, afin de les rendre accessibles à la société civile ou aux groupes de population concernés directement par les recherches menées.
Cette journée d’études internationale sera l’occasion de dresser un premier bilan de ces nouveaux usages dans le champ de la recherche latino-américaniste. Elle donnera lieu à la publication d’un numéro dans la revue du CRIIA, CRISOL, en 2025.
Organisation : Diana Burgos-Vigna pour le GRECUN – CRIIA UR Études romanes.
Proposition de communication à envoyer au plus tard le 17 juin 2024 à diana.burgosvigna@parisnanterre.fr avec nom-prénom, intitulé, argumentaire d’une dizaine de lignes, statut et rattachement scientifique, adresse électronique.
[1] https://grecun.hypotheses.org/1004
[2] Voir notamment la Revue Française d’Études Américaines, dossier sur « Civilisation américaine : problématiques et questionnaires », n° 83, janvier 2000 / ou table ronde organisée au sein de l’Institut des Amériques lors du Congrès de 2019, organisée par Jean-Paul Rocchi intitulée « Malaise dans la civilisation ? Études culturelles, transaméricanité et transdisciplinarité », https://www.institutdesameriques.fr/agenda/malaise-dans-la-civilisation-etudes-culturelles-transamericanite-et-transdisciplinarite-j-p
[3] Jean-Louis Guereña, « Civilisationnistes ou historiens ? », Cahiers de civilisation espagnole contemporaine, [En ligne], 1 | 2007.URL http://journals.openedition.org/ccec/117 ; DOI : 10.4000/ccec.117
[4] Voir à ce sujet les résultats de la table ronde sur les sources culturelles du congrès de l’IdA 2023 Lyon, Bilan du Congrès, p.19-21.
https://www.institutdesameriques.fr/sites/ida/files/2024-01/Bilan%20Congrès%20Biennal%20Lyon%202023_0.pdf
